Cette promesse, résumée selon Matthieu, par Jésus (Mt 22.34-40), a été érigée en principe premier de la pensée moderne moyenne. Il s’agissait de « déboulonner » la présumée priorité donnée à Dieu lors des siècles passés et qui a conduit, selon nos livres d’histoire, aux guerres de religion, à l’intolérance d’État, à l’opium du peuple décriée par Marx au XIXe siècle et, par glissement, aux barbaries totalitaires oubliant, au nom d’idéologies diverses, la dignité humaine.

De plus, il s’agissait aussi de dire : « Aime-toi, toi-même, comme ton prochain ». Car plus conscient de nos faiblesses que de celles des autres nous pourrions en venir à oublier de nous aimer.

Mais « Aime ton prochain comme toi-même » ne suffit pas, ou plus, et cela pour plusieurs raisons. D’abord, l’amour, mal compris, peut devenir un lieu de pouvoir. En aimant, on peut être amené à donner, et en donnant à exiger implicitement une contrepartie, donc à avoir pouvoir. Ensuite l’amour peut devenir  […]