Surprenant, tout d’abord, et plutôt inattendu, car rien n’est plus prosaïque, et donc profane, que l’argent. Qu’est-ce que la théologie pourrait donc dire à ce sujet, sinon des banalités : on ne peut s’en passer, mais mieux vaut s’en méfier, car l’idolâtrie n’est pas loin… ?
Mais une théologie de l’argent s’avère aussi stimulante et prometteuse, et ce par-delà tous les truismes. Pour plusieurs raisons. D’une part, parce qu’en christianisme, la foi en un Dieu incarné ne laisse de côté aucun aspect de notre existence : la théologie ne s’intéresse pas seulement à la Création et à la Rédemption, à l’œuvre du Christ et au Salut, mais prend au sérieux tout ce qui fait notre vie ; et qu’y a-t-il de plus quotidien que l’argent ? D’autre part, parce qu’en protestantisme, le principe du […]