Comme les composantes de ce qu’on appelle le patriotisme sont plurielles, je vous propose de répondre à cette question sous trois angles différents.
Sous un angle politique, la naissance d’Israël comme nation organisée, avec à sa tête un roi apparaît plutôt comme une concession de Dieu à son peuple qui veut ressembler aux autres peuples, comme si Dieu souscrivait à un principe de réalité. La patrie, c’est aussi une terre, qui est promise à Israël, mais seulement dans la perspective d’une obéissance aux commandements divins (Cf. Dt 30). L’histoire biblique montre que les fondements de la nation peuvent chanceler quand les autorités se détournent de ce projet initial. Sur la politique, Jésus se montre plus radical encore : c’est déjà trop d’avoir deux maîtres, Dieu et César : il faut donc choisir son obéissance prioritaire.
Sous l’angle de l’appartenance, le patriotisme exprime un attachement des traditions, à une culture, et, dans le cas d’Israël, à une foi communes. Le psalmiste, dévitalisé par l’exil, se demande ainsi : “ Comment chanter sur une terre étrangère ? “. Israël a toujours compté en son sein des étrangers, considérés comme tels, non-assimilés aux israélites, mais que la loi ordonne de protéger. Dans la perspective de la fin des temps, la destinée messianique d’Israël implique toutes les nations, invitées à se rassembler autour de la ville lumière, Jérusalem. Enfin, dans le Nouveau Testament, le récit de la Pentecôte fait exploser les frontières nationales, quand des personnes venues de tout le pourtour méditerranéen entende l’Evangile dans leur langue (Ac 2).
Sous l’angle de l’identité, une forte composante du patriotisme, il faut relire […]