De nombreuses légendes qui remontent au paganisme se rattachent à cet événement. Entre deux bouchées de galette, c’est l’occasion d’y voir un peu plus clair.

Communément appelée le jour des Rois, l’Épiphanie signifie au sens premier la manifestation publique du dieu incarné (du grec épiphaneia, apparition). Le terme existait bien avant le christianisme et cet anniversaire se confondait avec celui de la naissance du dieu, comme pour les cultes d’Apollon ou de Dionysos. Il a fallu quelques siècles et la synthèse de bien des légendes pour aboutir à la fête que l’on connaît aujourd’hui.

Le culte de Dionysos

L’épiphanie de Dionysos était fêtée la nuit du 5 au 6 janvier. Ce dieu originaire de Thrace était très populaire encore pendant l’Antiquité tardive et certaines caractéristiques de son culte attirent l’attention. Dans la mythologie, Dionysos a été démembré par les Titans, réduit en cendres par Zeus pour venger son fils. De ces cendres impures sont nés les Hommes, mais elles ont conservé une parcelle de divinité de Dionysos. Les Hommes qui s’adonneront au culte du dieu ressuscité pourront en échange recevoir une immortalité bienheureuse. Dieu de la végétation (de la vigne dans les contrées de vignobles), Dionysos revient à la vie grâce à la croissance du soleil, c’est-à-dire du solstice d’hiver fixé primitivement au 5 janvier, où de grands feux sont allumés pour appeler ce retour de la lumière. Il fait aussi jaillir cette nuit-là le vin des fontaines, croyance qui s’est maintenue jusqu’à une époque récente dans le Tyrol ou en Flandres en attribuant ce miracle au  […]