Alors que la France connaît un fort déclin de la pratique religieuse depuis ces cinquante dernières années, l’Ifop a interrogé, pour l’Alliance biblique française et La Croix, les Français sur leur rapport à la Bible.

Cette enquête fait apparaître un recul de la lecture de la Bible, de la connaissance de ses textes et de ses grandes références au sein de la population. Un peu plus d’un quart des Français (27 %) possèdent une Bible alors qu’ils étaient 42 % en 2001. Bien entendu, la possession d’une Bible demeure largement majoritaire parmi les catholiques pratiquants (73 %) et les protestants (79 %), mais le recul est constaté jusque parmi la frange des catholiques pratiquants (-5 points en douze ans).

Autre manifestation de la prise de distance de la population, la lecture de la Bible diminue également, ne concernant aujourd’hui plus qu’un cinquième de la population (19 %, -9 points depuis 2001). Protestants (71 %) et catholiques pratiquants (70 %) sont logiquement les lecteurs les plus nombreux. Une majorité estime que le principal intérêt de la lecture de la Bible est d’ordre religieux ou spirituel (50 %) tandis qu’un quart des Français (24 %) estiment qu’il est plutôt culturel ou littéraire et 16 % qu’il est historique.

Un recul radical

Dans cette logique, les Français sont de moins en moins nombreux et seulement un sur cinq à estimer que la Bible est aujourd’hui une référence culturelle présente dans la société française (20 %, -7 pts depuis 2010). Une perception un peu plus répandue parmi les catholiques pratiquants (36 %) et protestants (41 %), davantage environnés par les références bibliques.

Désormais, près d’un Français sur cinq ne connaît pas l’histoire de Marie, Joseph et la naissance de Jésus (19 %, -10 points depuis 2010) ou encore celle de l’Arche de Noé et le déluge (19 %, -10 points).

La Bible ne fait plus référence

Une large majorité ne connaît pas d’autres épisodes, moins centraux, tels les malheurs de Job (66 %) ou Jonas dans le ventre du poisson (59 %).

Alors que les récits bibliques ont constitué pendant des siècles toute une partie de notre référentiel commun, ils sont en train progressivement de s’effacer des mémoires collectives et n’évoquent plus grand-chose, dans les jeunes générations notamment. Le phénomène de déchristianisation est donc bien plus profond que le seul effondrement de la pratique religieuse. Le soubassement civilisationnel et culturel est également en voie de délitement rapide.

Dans ce contexte, seul un quart des Français souhaiteraient connaître davantage la Bible (25 %), surtout parmi les catholiques déjà pratiquants (67 %) ou dans une moindre mesure parmi les protestants (49 %). Une majorité des concernés voudraient approfondir leur connaissance de la Bible via de la littérature spécialisée (64 %) et une petite moitié via les Églises (44 %), mais seulement une minorité par l’école ou l’université (24 %).