Lorsque  Raymond Aron est mort peu de temps après l’accession de la gauche au pouvoir, le quotidien Libération, qui ne partageait rien de ses idées, titra sobrement « la France perd son prof ». Au sein de  toutes les communautés, chaque période a « son prof ». Le choix est difficile dans le protestantisme, qui comprend de nombreux porte-paroles de qualité et jamais incontestés.
Pourtant, il en a été ainsi ces dernières décennies avec Alphonse Maillot puis Daniel Bourguet. Le pasteur Antoine Nouis, conseiller éditorial de Réforme et auteur de nombreux ouvrages de référence, entre dans cette lignée qui allie profondeur de pensée, sens de la pédagogie et élégance d’expression.

L’auteur est connu de ses collègues et des prédicateurs laïques pour ses ouvrages de vulgarisation sur les Écritures, de soutien à la direction des cultes et de promotion d’un protestantisme moderne et œcuménique. Mais son dernier opus sur « nos racines juives » marque une évolution et occupera une place toute particulière dans sa bibliographie.

Car il expose cette fois-ci une théologie personnelle. Ou, pour être plus exact, et reprendre une de ses expressions, il mentionne […]