Calvin commente: « Par lesquelles paroles il soumet toutes choses externes à notre liberté, pourvu que l’assurance de cette liberté soit certaine à nos consciences envers Dieu » (Institution de la Religion chrétienne, Paris Les Belles Lettres 1961, tome 4 p.136).
Ces deux petites paroles condensent assez bien le sentiment protestant quant aux « interdits ». L’idée centrale est que les choses en elles–mêmes sont indifférentes à ceux qui en usent avec sobriété : c’est lorsqu’elles sont l’objet de cupidité ou de superstition qu’il est bon de s’en abstenir (Calvin op.cit. p.138– 139–140 et 196). On pourrait montrer comment les objets habituels de l’interdiction religieuse (comme l’argent ou la sexualité) tombent sous le coup de cette critique de la superstition et de la cupidité : mais c’est surtout la religion elle–même qui est visée. Parlant des obligations et interdits religieux, Calvin écrit qu' »il faut toujours soigneusement prendre garde en de telles observances qu’elles ne soient estimées nécessaires au salut, pour lier les consciences » (p.192). Ou encore : « Quoi ? Y a–t–il si grand mystère en la coiffure d’une femme, que ce soit un grand crime de sortir en la rue nue tête ? » (p.193). […]