Pour qui feuillette les commentaires médiévaux de la Bible, il est manifeste que ces ouvrages n’encouragent pas exactement une lecture littérale des textes. Dans la tradition chrétienne jusqu’à l’ère moderne, y compris dans les écrits de Martin Luther, prévaut le principe scolastique des quatre sens de l’Ecriture. Celui-ci laisse une large place aux interprétations symboliques, et a longtemps constitué la norme pour les théologiens.

Mais cette lecture plurielle porte déjà en elle un élément qui mettra le feu aux poudres des siècles plus tard. «Même au Moyen Age, il existe une lecture historique du texte biblique, c’est d’ailleurs l’un des quatre sens de l’Ecriture, explique Sarah Scholl, maître assistante en histoire du christianisme à l’Université de Genève. Sur la base des textes, on va par exemple essayer de dater le commencement du  […]