Par David Veldhuizen, pasteur à Annonay

Près de 2000 ans après les lettres que l’apôtre Paul a rédigées à l’intention des communautés qu’il avait fondées, le courrier postal existe toujours ! Après le confinement du printemps 2020, alors qu’il était encore impossible de réunir des groupes de partage biblique « en présentiel » et alors que l’option « distancielle » (télé- ou visioconférence) n’était pas pertinente, la paroisse d’Annonay a expérimenté un « partage biblique par courrier ».

Étude individuelle et partage

Il a fallu plusieurs mois avant de trouver comment s’y prendre. C’est en participant (à distance !) à des ateliers Co’Lectio (une approche notamment développée par Sophie Schlumberger, animatrice biblique pour l’Église protestante unie en Région parisienne, voir www. co-lectio.fr) que le déclic a eu lieu. Dans cette démarche, les échanges en commun alternent avec des temps de travail personnel sur le texte à partir de pistes données par l’animateur. Ce « séquençage » entre étude individuelle guidée et moments de partage pouvait être facilement adapté pour avoir lieu par courriers interposés.

Deux mois d’allers-retours

Très concrètement, les participants s’inscrivent auprès de l’animateur à une date donnée, puis le premier envoi est effectué. Chacun « répond » à la demande et renvoie (par la Poste ou par email) sa production à l’animateur, dans un délai d’une petite quinzaine de jours. Ce dernier rassemble les contributions dans un document commun, qu’il expédie avec la deuxième étape. Un « cycle », qui correspond à l’étude d’un texte et se décompose en quatre allers-retours, dure ainsi un peu plus de deux mois. En décembre-janvier, une demi-douzaine de protestants (de différentes Églises) et de catholiques du bassin d’Annonay se sont ainsi prêtés au jeu autour du thème « À la maison ». Le texte étudié était le Psaume 27, et plus précisément ses versets 4 et 5.

Pour le bilan, trois participantes ont fait part de leur ressenti. La liberté accordée par ce dispositif a été appréciée, tout comme la possibilité de s’arrêter longuement sur quelques versets. L’une d’elles témoigne : « Je relis avec plaisir les textes de notre groupe et il en ressort une joie de voir combien nous nous sentons proches les uns des autres, et même frères et sœurs. » L’animateur n’a plus qu’à concevoir un nouveau cycle !