Dans le chapitre 8 de l’épître aux Romains qui parle de l’espérance, Paul commence par évoquer le mal qui traverse la création. Pour cela, il utilise une image : Nous savons que, jusqu’à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement1. Cette image souligne la réalité du mal qu’il assimile aux douleurs de l’accouchement, mais elle suggère aussi que ces douleurs débouchent sur une délivrance et une naissance. Selon cette image, le monde est encore inachevé, il n’est pas encore parvenu à sa pleine maturité, il est encore dans l’attente de la pleine manifestation de Dieu.
Le mal existe, nous en faisons l’expérience tous les jours. Le chrétien est invité à lutter contre le mal, et pour cela, Dieu met dans son cœur un sentiment d’une grande puissance : l’espérance. L’espérance est le contraire du déni ou du désespoir qui ont en commun de pousser à l’inaction. Elle repose sur la conviction que le mal n’aura pas le dernier mot et qu’il vaut la peine de le combattre. L’espérance est pour l’apôtre l’arme du chrétien : « L’espérance ne rend pas honteux, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans notre cœur par l’Esprit saint qui nous a été donné2. »
À la fin du chapitre, Paul fait une belle déclaration de foi : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger, le glaive3 ? » Pour Paul, ces épreuves ne sont pas théoriques, car il les a traversées. Dans la seconde épître aux Corinthiens, il lève le voile sur quelques épreuves de son ministère : J’ai reçu cinq fois les trente-neuf coups, trois fois, j’ai été flagellé, une fois, lapidé, trois fois, j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit sur l’abîme… Fatigues et peines, veilles souvent ; faim et soif, jeûne souvent ; froid et dénuement ; sans compter tout le reste. 4 » C’est en pensant à ses épreuves, qu’il écrit : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. »
1 Rm 8.22.
2 Rm 5.5.
3 Rm 8.35.
4 2 Co 11.24-28.
L’espérance dans la maladie
L’espérance est le combat du chrétien. Devant une grande détresse, il nous arrive de ne pas savoir que faire ni que dire. Écoutons le témoignage d’une personne qui a traversé une épreuve terrible : « Dans l’abîme de ma maladie, le plus grand combat que j’avais à mener était de fortifier ma volonté de tenir bon, de survivre, pour ne pas me laisser aller. Ce qui m’a aidée, c’est la voix de mon mari qui murmurait à mon oreille, m’assurant qu’il ne cesserait de croire à ma guérison, qu’il croyait à ma place. »