La croix est une donnée de l’histoire. Les historiens sont d’accord pour dire que Jésus de Nazareth était un homme qui a rassemblé quelques disciples autour de lui, qu’il est monté à Jérusalem et qu’il a été crucifié.

Si on en reste au niveau historique, Jésus a été exécuté parce qu’il dérangeait les autorités religieuses de son époque. Elles se sont débarrassées d’un prédicateur qui détournait le peuple de leur influence en le remettant aux Romains pour qu’ils le crucifient.

Lorsque les compagnons de Jésus se sont retrouvés après sa mort et qu’ils ont voulu poursuivre son œuvre, ils ont cherché un sens spirituel à la croix. Dans les écrits de Nouveau Testament, nous pouvons retenir trois interprétations.

  • Une réponse théologique. Si Jésus est considéré comme la présence de Dieu, la croix est le jusqu’au bout du don de Dieu pour notre monde. Elle est le signe de l’amour de Dieu d’après le verset qui dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis[1]. »
  • Une réponse spirituelle. La première Église a relu la croix dans le registre du sacrifice de pardon. Elle est le signe du pardon de Dieu sur lequel nul ne peut revenir car il repose sur un ace qui a été posé. L’épitre aux Colossiens dit qu’à la croix le Christ nous a réconciliés avec Dieu pour nous faire paraitre devant lui « saints, sans défaut et sans reproche[2]. »
  • Une réponse éthique. Le verset du Premier Testament cité le plus souvent dans le Nouveau est celui qui dit : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire[3]. » La croix nous invite à changer notre regard : c’est ce qui est mal vu, rejeté, méprisé qui est souvent le signe de la présence de Dieu dans le monde.

[1] Jn 15.13.

[2] Col 1.22.

[3] Ps 118.22.