La Bible est saturée de récits de miracles. Pourtant, les auteurs n’insistent pas sur la magie en elle-même. «Dans le texte grec, ‹miracle› se dit ‹signe›. Ce n’est pas tant la matérialité de l’événement qui compte, mais sa signification pour notre réalité», explique le pasteur Marc Pernot. Et ce, qu’il s’agisse de récits mettant en scène des mystères physiques (Jésus marchant sur l’eau) ou biologiques (guérisons extraordinaires).
L’un des principes de lecture, côté réformé, consiste à comprendre le miracle comme un moment où une situation humaine, existentielle, se transforme et souvent se dénoue. Ainsi, dans le récit de la multiplication des pains, «le phénomène en soi – nourrir une foule d’un seul coup – n’a aucun sens d’un point de vue strictement physique: ce n’est pas faisable. En revanche, sur le plan éthique, qu’un personnage partage sa nourriture et que son attitude fasse tache d’huile, offre une leçon: le choix de la fraternité est contagieux. Mais c’est aussi une allégorie: si je partage une sagesse spirituelle, elle se démultiplie, elle ‹augmente›, sans priver quiconque»!
Puissance agissante
Qu’il s’agisse d’une femme touchant les franges du manteau de Jésus, d’un paralytique retrouvant l’usage de ses jambes, les miracles bibliques reposent souvent sur la foi d’un personnage. En cela, ils viennent rappeler au lecteur que l’Evangile «n’est pas qu’un enseignement moral, une leçon spirituelle ou éthique. Ces dimensions ne suffisent pas pour s’en sortir dans l’existence. C’est aussi une puissance agissante – celle de Dieu, de l’amour –, qui dépasse […]