« On dit volontiers que le christianisme est une religion du pardon. En réalité, si l’on consulte le Nouveau Testament, il n’est pas la question centrale. Et, par ailleurs, on fait fréquemment une lecture tout à fait rétrécie de ce qu’est le pardon. On le perçoit comme la libération d’un manquement éthique individuel. Ce faisant, on perd de vue le contexte de cette thématique: le pardon s’inscrit dans la perspective d’une relation perturbée ou rompue », prévient Jean Zumstein. 

Le bibliste a travaillé la question dans les paroles attribuées à Jésus, dans les écrits de Paul et dans les textes de Jean. « Il est important d’inscrire le pardon dans ce contexte relationnel, en prenant en compte une double relation: d’une part à Dieu, d’autre part avec son prochain. Si l’on oublie ce contexte global, on risque de passer à côté de l’essentiel: l’annonce d’un Dieu qui ne vient pas pour punir, mais pour créer de l’amour et de la vie. »

Créativité positive de Dieu

« Chez Paul, cela s’exprime par le thème de la justice de Dieu. Elle ne consiste pas à punir les fautifs et à récompenser les justes, mais à […]