Pourtant, un juste, s’il n’en restait qu’un, ce serait celui-là : Job. Bien qu’il ne sache pas qu’il est l’enjeu d’un terrible pari, il ne va pas s’inventer des impiétés ou des crimes qu’il n’a pas commis. Il sait que la quantité d’épreuves qui s’abattent sur lui ne sont pas la rétribution d’on ne sait quelle faute cachée. Job maintiendra ainsi sa défense jusqu’au bout… et l’Éternel ne lui donnera pas tort ! Au contraire, ce sont ses bons amis avec leurs arguments bien… pesés, qui seront réprimandés.
L’honnêteté de Job-Calimero
Job est un conte spirituel (même s’il a peut-être quelque base historique ; Ézéchiel 14,14,20). N’en tirons donc pas de conclusions hâtives : pas d’immaculée conception pour lui non plus ! Néanmoins, on peut déduire de l’ensemble du livre qu’on n’est pas obligé de s’inventer des péchés imaginaires ou surfaits pour paraître devant Dieu. Il n’y a pas de concours d’humilité à faire pour oser traiter avec Dieu. Job est un amoureux de la vérité, même quand elle est… en sa faveur. Son incompréhension est d’autant plus grande devant les malheurs qui le frappent : C’est vraiment trop injuste ! Dieu va honorer l’honnêteté de Job-Calimero.
« Jusqu’à ce que j’expire, je ne renoncerai pas à mon intégrité ; je tiens à ma justice, je ne faiblirai pas ». (27,5-6). Cela aussi est une posture rare. Face à l’injustice de l’existence, beaucoup réagissent en disant : « Eh bien, puisque c’est comme ça, autant se laisser aller… » Job se sait intègre ; intègre il restera. Voilà une attitude peu ordinaire qui devrait servir de modèle. Beaucoup de gens se font passer pour des saints alors qu’ils sont corrompus : c’est qu’ils se comparent non pas à l’excellence mais aux gens qu’ils estiment être moins bien qu’eux-mêmes (cf. le Pharisien de Lc 18,9-14). Job ne se compare pas : il essaye seulement d’être vrai avec lui-même et avec Dieu.