«Toute réunion d’Église est suspendue jusqu’à nouvel ordre.» Il a suffi de quelques mots pour ébranler des communautés entières et pour nous faire entrer dans un temps bien étrange où, bien que vivant proches les uns des autres, nous ne pouvons plus nous rencontrer comme nous en avions l’habitude. Nous tenions pour acquis tous ces rendez-vous qui rythmaient nos semaines: le culte dominical, les rencontres de prière, de partage biblique, de méditation, les séances de Conseil et les Assemblées de paroisse.
Bien plus, nous étions attachés à une ecclésiologie présentielle, qui ne faisait que peu de place à une Église à distance, et celle-ci s’est retrouvée en grandes difficultés dans cette situation inédite. L’église était un lieu, et nous n’étions l’Église que lorsque nous étions dans ce lieu. Lorsque ces lieux nous ont été fermés, nous avons dû revoir toute notre ecclésiologie. Mais alors que nous nous retrouvons confinés dans nos appartements, parfois exigus, je découvre sous un nouveau jour les lettres de Paul, et en particulier celles de captivité. Il témoigne dans ses lettres d’une grande intimité avec «ses» communautés, et pourtant, il a été à de nombreuses reprises forcé de vivre en isolement, en confinement. Mais cela ne l’a pas empêché de se sentir proche de ses frères et soeurs dans la foi, notamment grâce aux moyens de communication les plus aboutis de l’époque : la lettre et le […]