Le témoignage de Marie-Pierre Heller, méditation chrétienne en ligne, meditenDieu.org.
Marie-Pierre Heller, comment vous présenter ?
Je suis kinésithérapeute et possède un DU Médecine-Méditation-Neurosciences et un double diplôme de Mindful France. Depuis plusieurs années, j’associe la méditation de pleine conscience à mon travail en oncologie et j’anime des ateliers axés sur la douleur et le stress dans une clinique de la région parisienne. Je propose une pratique novatrice de la méditation chrétienne en ligne.
La méditation a-t-elle sa place dans un monde hyper-connecté ?
Nous vivons depuis finalement très peu de temps dans ce monde de plus en plus connecté. Dès le matin, notre premier geste consiste à consulter notre téléphone. Dans les transports en commun, nous comblons nos « temps morts » avec nos téléphones, Internet et les réseaux sociaux, les jeux en réseau…
Le problème est que notre cerveau n’a pas eu le temps de s’adapter à cette hyper-sollicitation de chaque instant qui nous épuise, nous rend anxieux, déprimés… alors nous cherchons le plaisir et, de nouveau, nous sommes captés par l’Internet-loisir et sécrétons toujours plus de dopamine. Plus j’appuie sur ce bouton dopamine-plaisir, plus je bloque ma sécrétion de sérotonine, qu’on nomme parfois l’hormone du bonheur. C’est elle qui nous pousse à agir : « Si nous n’aimions pas la nourriture et le sexe, nous ne mangerions pas et ne nous reproduirions pas. […] Mais quand la récompense devient notre but premier, elle fait le lit de l’addiction, qui est l’exact opposé du bonheur1 », affirme le docteur Lustig. Nous avons besoin plus que jamais de nous arrêter.
La méditation a toujours existé : indienne, bouddhiste, japonaise…
C’est vrai. Mais la méditation de pleine conscience en Dieu est autre. Plus qu’un moment de relaxation, elle recrée l’espace indispensable à la régénération de notre équilibre mental. De nombreuses études montrent les bénéfices de cette méditation de pleine conscience : diminution de l’inflammation, de la réaction au stress, à la douleur, sécrétion de la sérotonine, développement des zones cérébrales du bien-être, de l’attention, de l’empathie… La Bible affirme que le fruit de l’Esprit est la paix, la joie, la bienveillance, la maîtrise de soi…
Encore faut-il accepter de nous arrêter pour le recevoir… Est-ce une bonne idée, quand l’heure est à fuir les écrans, de méditer sur le Net ?
Le monde change et il est nécessaire de s’adapter. Le web nous offre une infinité de possibilités, à nous de saisir celles qui nous ressourcent. Que je sois malade ou bien portant, où que je sois, je peux méditer. Que je sois croyant ou non, je peux bénéficier d’initiations à la méditation librement, sans obligation de rejoindre une Église ou d’adhérer à une confession. J’appartiens à une communauté de l’instant, de l’expérientiel. Je peux rester anonyme ou pas, visible ou pas. Dans le silence, j’apprends à ne rien faire sans culpabiliser et même à me passer de mes réseaux favoris. Je prends le temps de ressentir le non-jugement de Dieu sur mon être et d’accueillir cet amour infini qu’il m’invite à porter sur moi et les autres. Cette présence silencieuse à mes côtés est indiscernable dans le tumulte de la vie. Ecclesia semper reformanda.