Stéphanie* n’a pas assisté à l’enterrement de son papa. Par peur de déranger l’assistance, sa maman a décidé de ne pas emmener sa petite fille au dernier adieu à son père, décédé brutalement
Attablée dans un café, Stéphanie en parle lentement, mais sa voix ne tremble pas. Le temps a fait son travail et a refermé des plaies. Certaines seulement.
C’était il y a une vingtaine d’années. Stéphanie avait 5 ans. « Au moment où l’on a découvert sa mort, c’était le branle-bas de combat », se souvient-elle. « D’abord, on m’a envoyée chez une voisine
Par la suite, plein de gens sont venus chez moi, ils me faisaient des câlins, ils pleuraient. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, parce qu’on ne m’avait encore rien raconté. Jusqu’à ce qu’une aumônière vienne me dire que mon papa était parti en voyage. Je me souviens lui avoir demandé quand il revenait. A l’époque, on ne savait pas trop comment parler de la mort aux enfants. »
Vérité versus fantômes et cauchemars
Les temps ont changé. Aujourd’hui, la parole est davantage donnée aux enfants, mais il est également devenu important de les inclure dans les événements de la vie. Pour la thanatologue Alix Noble Burnand, il est primordial de parler de la mort avec les enfants. «La grande peur des adultes, c’est de […]