Quand on a des petits enfants, il est évident que le terme «congé» évoque une idée assez fausse de cocktails et de palmiers. En tant que père, je suis tour à tour: valet de chambre, cuisinier, valet de pied, chauffeur, secrétaire, homme de ménage, infirmier, et parfois même simple monture. Mais je remplis aussi les rôles de régent, de protecteur, de juge et de transmetteur de valeurs, de culture et de foi. Il m’appartient de créer le lien entre les générations passées et celles qui viennent. Comme les mères, les pères milléniaux enchaînent donc deux journées de travail (je ne sais pas pour les autres générations).

Alors si l’on sort la calculatrice, je crains que la paternité ne soit plus un très bon investissement. On investit son temps, son énergie et son argent et lorsque l’enfant devient productif, le fruit de son travail est partagé entre tous. Parce que si pendant des siècles les enfants étaient l’assurance vieillesse des parents et qu’en cela ils avaient un sens économique pour eux, ils pourvoient aujourd’hui pour tous et plus pour ceux, qui ont investi leur temps, leur énergie et leur argent ailleurs. Dans cette logique calculatrice, deux semaines de congé frôlent l’insulte et ressemblent au mieux à l’applaudissement pour les femmes et les hommes qui travaillent dans les soins: c’est mignon et ce n’est pas cher.

En tant que père et en tant que théologien, je vous invite cependant à […]