Par Sophie Zentz-Amédro, pasteure à Orange-Carpentras
Quand une situation s’envenime, que les a priori et jugements obstruent toute relation, la violence peut surgir ; des souffrances s’éveillent, les personnes sont touchées dans leur identité, dans leur intégrité. Faire appel à des médiateurs permet d’envisager de nouvelles perspectives. Même si celles-ci n’apparaissent pas au premier abord.
Des étapes à vivre
Les médiateurs vont être là pour écouter, pleinement, chacun sans partialité et avec neutralité. Cette impartialité est garante de l’espace donné à chaque personne. Un cadre est posé où sont rappelés l’espace et le temps que l’on se donne, la manière de communiquer en parlant pour soi et en laissant parler l’autre, en se respectant et en s’écoutant, en précisant le rôle de chacun. Ce sont les personnes elles-mêmes qui trouveront les bonnes solutions pour elles-mêmes.
Du côté des médiateurs, tout au long du processus : écoute et reformulation, discernement des sujets qui doivent être travaillés, mise en évidence des besoins nécessaires à chacun et créativité pour élaborer des solutions.
Souvent, on cherche la solution tout de suite, on veut régler le problème sans être passé par les différentes étapes nécessaires au dépassement du conflit. Or, coller à ce qui est dit en écoutant vraiment, pleinement, apaise déjà la personne écoutée. Discerner ses besoins la rassure. La médiation prend du temps, un temps nécessaire et bénéfique qui ouvre sur un espace de dialogue renouvelé et de perspective d’avenir.
Et en Église ?
Comment envisager cette méthode dans les conflits que nous côtoyons en Église ? Pouvons-nous être neutres et impartiaux entre membres d’Église ? Comment laisser libre cours à notre créativité pour envisager les solutions ? Telles sont les questions qui surgissent pour moi au fil de cette formation. Arriver à s’écouter et à se parler sans violence, dans le respect de l’autre, de sa dignité, de son intégrité : l’Évangile nous invite sur ce chemin de paix et d’amour, d’écoute et de reconnaissance.