L’autisme a jalonné mon parcours professionnel. J’ai travaillé en foyer pour adultes avec trouble du spectre de l’autisme (TSA) et depuis plus de trois ans, j’exerce en Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile (SESSAD) avec de jeunes enfants autistes de moins de six ans dans le cadre d’une prise en charge précoce et intensive de deux ans. Grâce aux neurosciences, on sait aujourd’hui que la fenêtre de zéro à six ans est particulièrement propice aux apprentissages du fait de la plasticité cérébrale.

L’exemple de Lola

J’ai été référente d’une petite Lola (prénom d’emprunt pour préserver son anonymat). Arrivée à trois ans et demi dans le service, Lola ne s’exprimait que par des cris. Elle pouvait crier sans s’arrêter pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à épuisement. Lola refusait de s’asseoir sur une chaise. L’école était à bout, la famille aussi. L’accompagnement intensif s’est avéré très efficace : à l’issue de la prise en charge, nous avons laissé une petite fille bien accueillie dans sa classe, assise au regroupement avec les autres enfants, sans troubles du comportement.

Pour arriver à ce résultat, nous avons travaillé ensemble par étapes, avec l’entourage de Lola. Ce qui m’a le plus touchée, c’est que la relation mère-fille a pu être apaisée et restaurée, car cette maman isolée souffrait beaucoup de l’absence de communication […]