C’est une bibliothèque pas vraiment comme les autres. La Bibliothèque d’objets de Montreuil (BOM) vient d’ouvrir le 6 avril dernier. Sa particularité : elle propose à ses adhérents d’emprunter, à petit prix, des objets utiles ponctuellement mais bien souvent onéreux à l’achat. C’est l’association l’Observatoire du partage qui a investi les locaux de l’ancien Centre de santé de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour y créer ce fameux tiers-lieu. 

Nous avons environ 300 objets pour l’instant. Mais l’objectif est bien d’atteindre les 1 000 objets d’ici la fin de l’année”, indique au Parisien Sylvain Mustaki, le président de l’association l’Observatoire du partage. Depuis deux mois, une campagne de dons a été mise en place dont deux tiers des objets sont issus. Un petit tiers a été acheté, précise-t-il au quotidien. Perceuses, marteaux, tournevis, cafetières, grille-pain, gaufrier, vidéoprojecteur, rollers, tente, cocottes, machines à coudre, matériel informatique, de musique : voilà tout ce qu’il est possible de trouver dans ce lieu alternatif.

Découvrir les enjeux écologiques

Nous avons pour mission de contribuer à limiter la fabrication d’objets inutiles et de déchets, d’encourager à réparer les objets plutôt que de les jeter, et de créer du lien social et de la solidarité dans la commune et même au-delà”, explique Charlotte Khosla, cheffe de projet au sein de l’Observatoire du partage, auprès de Libération. Réparation, réemploi et partage sont les maîtres-mots de ce projet qui a pour devise : “Acheter moins, jeter moins, partager plus ! 

La location pourra être gratuite ou aller jusqu’à 50 euros à la semaine. “Pour un article qui coûte moins de 20 euros dans le commerce, la location est gratuite. Nous demandons 50 euros pour les articles estimés à plus 1 000”, détaille Charlotte Khosla. Coût de l’adhésion annuelle : entre 1 et 10 euros. “La durée moyenne d’utilisation d’une perceuse sur toute sa durée de vie, c’est 12 minutes ! Imaginez le gaspillage en termes de matériaux, d’énergie que représente cet achat individuel. Un objet qui n’est utilisé que deux fois par an est plus utile dans un lieu où il peut être partagé”, ajoute-t-elle. 

Je ne souhaite pas donner de leçon ou faire de l’idéologie. J’espère attirer des gens qui viennent pour lutter contre les fins de mois difficiles. Et si la fréquentation de la Bibliothèque d’objets leur permet de découvrir les enjeux écologiques, eh bien ce sera du bonus !”, avance Sylvain Mustaki, auprès de Libération.