Il y a maintenant plus de 20 ans, j’ai décidé de travailler au Musée du Désert comme guide d’été. Un boulot d’étudiant plutôt classique qui me permettait de mettre en application mes cours de fac d’histoire. Assez vite, j’ai compris que je recherchais autre chose en allant là-bas.

Bon petit protestant ayant usé ses fonds de culottes à l’école biblique puis au catéchisme, fréquentant assez régulièrement les bancs du temple de mon petit village, j’avais l ’impression qu’il me manquait quelque chose. Mais quoi ? On pourrait dire que je ressentais un certain vide. Je pensais être un protestant sociologique ! En travaillant au Musée du Désert, je pensais me frotter à d’autres jeunes de mon âge, travaillés par leur foi et qui auraient pu m’aider dans la compréhension de ce que je vivais.

Des rencontres

Et les choses sont bien faites, parfois ! C’est dans ce lieu que j’ai rencontré une amie. Notre relation a mis assez peu de temps à se construire. À tel point que l’année d’après, nous nous retrouvions au même endroit (l’un au musée, l’autre à la bambouseraie) pour passer un été d’étudiants, rentable et festif. De fil en aiguille, un autre ami entre dans ce cercle. Je les rejoins à Montpellier pour finir mes études d’histoire et je loge au Centre universitaire protestant de la « fac de théo ».

De nos discussions interminables, de nos nuits de fête, j’ai regardé, j’ai écouté, j’ai appris et surtout je me suis réveillé. Deux étudiants en théologie pour moi seul ! On en apprend des choses sur soi-même. Ils ont été pour moi (et ils le sont encore) des figures spirituelles qui me bous[1]culent, qui m’obligent à réfléchir et à me remettre en question. Cette foi que je croyais « sociologique » était au fond de moi, bien ancrée.

Une nouvelle famille

Cette amitié aujourd’hui encore me porte. Nos vies de couple, tous les trois, sont aujourd’hui intimement liées, créant comme une nouvelle famille. Je réalise souvent qu’à chaque étape importante de ma vie, spirituelle ou professionnelle, ils sont là, présents et vigilants.

Alors peut-être que certains les reconnaîtront, mais ce n’est pas l’informateur régional ou le rédacteur qui rédige ces lignes. C’est Nicolas, ce garçon réservé et qui n’a pas vraiment confiance en lui qui témoigne. L’amitié, cette amitié m’a donné des ailes, m’a ouvert aux autres, au monde et au Christ. Si je suis qui je suis aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à cette double rencontre, ces deux amis qui m’ont guidé et ont profondément changé ma vie. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’ils le sachent, nous n’en avons jamais vraiment parlé… question de pudeur sûrement. Mais cet article va sûrement faire changer les choses, pour aller un peu plus loin ensemble.