Samedi 22 juin est la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et de tissu. Selon le baromètre de l’Agence de la biomédecine, 80% des Français sont favorables au don de leurs organes. Ainsi, en 2023, 5 634 greffes ont été réalisées, ce qui représente une quinzaine de personnes sauvées chaque jour. Les Français sont majoritairement favorables au don d’organes, mais la moitié d’entre eux reconnaît ne jamais avoir évoqué ce sujet avec leurs proches. Dans les faits, au moment d’un décès, les médecins ne procèdent pas au prélèvement si les proches ne connaissent pas le souhait du défunt et qu’ils émettent des doutes.
Dépasser les idées reçues
En 2023, le taux d’opposition aux dons d’organes s’élevait à 36%, ce qui peut s’expliquer par plusieurs idées reçues. Le don d’organes sert uniquement à sauver des vies et ne peut pas être utilisé pour la science. De plus, les organes ne sont pas prélevés sur un donneur encore vivant. "Le certificat de décès est établi avant même d’envisager un don d’organes et de tissus", explique l’Agence de la biomédecine. Le don et la greffe d’organes sont gratuits en France et profitent à toutes les catégories de la population de manière équitable. Les règles d’attribution sont encadrées par la loi et s’assurent qu’un don sera réparti de façon équitable. Sont prioritaires "les enfants, les receveurs dont la vie est menacée à très court terme, les receveurs pour lesquels la probabilité d’obtenir un greffon est très faible du fait de caractéristiques morphologiques ou immunogénétiques particulières", indique l’Agence de la biomédecine.
L’attente de greffe est mortelle
Il n’existe pas de limite d’âge pour donner ses organes et les personnes malades ou sous traitement sont aussi éligibles. Enfin, le don d’organes est autorisé par les religions monothéistes en France. Le prélèvement n’empêche pas les rites funéraires. En France, sur 23 personnes sur liste d’attente, 15 reçoivent une greffe et 2 à 3 décèdent. "Si les greffes sont vitales, l’attente, elle, est parfois mortelle", affirme Yvanie Caillé, présidente et fondatrice de Renaloo, association qui soutient et accompagne les patients malades du rein et leurs familles. Les campagnes d’information pour le don d’organes soulignent le fait qu’il est nécessaire de parler à ses proches et de leur dire sa position sur ce geste qui peut sauver des vies.