Première cause de mortalité en France, le cancer touche de plus en plus de personnes. Pour 2023, l’Agence nationale de santé publique estime à plus de 433 000 le nombre de nouveaux cas, selon franceinfo. Pour comparaison, 380 000 cas avaient été dénombrés en 2018, année de la dernière enquête du même type, et deux fois moins en 1990, d’après les résultats d’une étude de Santé publique France (SPF) publiée mardi 4 juillet. Ceux-ci mettent également l’accent sur le fait que les cancers concernent majoritairement les hommes (57 % des cas).
Menée sur les dix-neuf cancers “les plus fréquents (quinze chez l’homme et dix-huit chez la femme)”, l’étude a uniquement porté sur “les tumeurs invasives […], les cancers de la peau autres que les mélanomes sont exclus”, précise SPF. En raison de la pandémie de Covid-19, l’étude intègre les données allant de 2016 à 2018. “Un délai de deux à trois années est nécessaire pour assurer un recueil exhaustif et consolider les données”, indique SPF. Et de préciser que “les estimations de 2019 à 2023 sont donc des projections calculées à partir des données recueillies jusqu’en 2018”.
Le risque de cancer en hausse
Si le doublement du nombre des cancers au cours des trente dernières années s’explique en partie par l’accroissement et le vieillissement de la population, l’augmentation du risque de cancer a elle aussi progressé. Celui-ci est influencé par “les modifications des comportements des populations”, précise l’étude. Une formule qui englobe la consommation de tabac et d’alcool, les choix alimentaires et la sédentarité. SPF ajoute que l’amélioration du dépistage et des techniques de diagnostic participe également à la détection de plus de cas de cancer.
Si leur nombre a progressé de 98 % chez les hommes, il a augmenté de 104 % chez les femmes. “Chez l’homme, il s’agit d’une évolution en deux temps, avec une augmentation jusqu’à 2006, puis une diminution et une stagnation, alors que l’augmentation est continue chez la femme”, détaille Tania d’Almeida, médecin au sein du Francim et co-autrice de l’étude. La consommation de tabac participe largement à cette évolution, selon Florence Molinié, présidente du Francim, le réseau français des registres des cancers.
Autour de 68 ans chez les femmes
Ainsi, comme le détaille franceinfo, si les cancers les plus fréquents chez l’homme sont ceux de la prostate (avec 59 885 nouveaux cas en 2023), du poumon (33 438), du colon et du rectum (26 212), les femmes sont davantage touchées par les cancers du sein (61 214), du côlon et du rectum (21 370) et du poumon (19 339). Ce dernier est généralement diagnostiqué autour de 68 ans chez les femmes et de 70 ans chez les hommes.