On le pensait disparu mais le voilà revenu. Le scorbut fait son retour en France. D’après une étude menée par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’Inserm, l’université de Paris-Cité et le service de pédiatrie de Cayenne en Guyane, les cas de malades ont bondi pendant et après la pandémie de Covid-19, précise Le Point.
Selon la source, près de 532 cas d’enfants hospitalisés et diagnostiqués ont été recensés entre mars 2020 et novembre 2023, soit une augmentation de 34,5% par rapport à la période précédente (2015-2020). Le scorbut est lié à la malnutrition ou la famine, ou encore à une carence en vitamine C. Quant aux symptômes, ils varient selon les patients : grande fatigue, saignement gingival, perte des cheveux et des dents, hémorragies ou douleurs articulaires.
Pourquoi une telle augmentation en France ?
Selon Ulrich Meinzer, professeur de pédiatrie à l’hôpital Robert-Debré, « depuis la pandémie de Covid-19, on voit de plus en plus de familles avec de forts problèmes économiques, à l’hôpital », confie-t-il à 20 Minutes. Ainsi, les chercheurs ont pu constater une « très forte corrélation entre la courbe du scorbut et celle de l’inflation touchant les denrées alimentaires », ajoute le spécialiste. En somme, le scorbut touche les enfants des familles les plus démunies.
L’augmentation du nombre de cas peut s’expliquer d’une autre manière. Pour le pédiatre, « tout ça arrive parce que la vitamine C est nécessaire à la fabrication du collagène, une protéine fournissant une résistance des tissus, comme la peau, le cartilage ou les parois des vaisseaux ». Pour éviter une trop grande carence en vitamine C, il faut s’assurer que l’enfant ait un apport journalier compris entre 30 et 50 mg. En guise de repère : une orange contient environ 80 mg de vitamine C.
Bien manger, le meilleur remède
Le meilleur remède face au scorbut passe avant tout par la nutrition en assurant des repas équilibrés et composés de fruits et légumes. Les agrumes, le cassis, le kiwi, le poivron, la pomme de terre ou encore le brocoli sont vivement recommandés. En cas de nécessité, des compléments alimentaires sont également vendus en pharmacie et peuvent être une solution pour affronter les températures hivernales.
Par le passé, le scorbut était associé aux marins, qui partaient en expédition pendant de très longs mois et n’avaient pas accès à des produits frais, et donc, notamment, à la vitamine C. La maladie aurait d’ailleurs fait deux millions de morts entre les XVIe et XXe siècles, selon Le Point.