« Cela fait quelques années que l’on est revenu de l’idée que l’enfant est une amphore vide qu’il faudrait remplir », résume Laurence Bohnenblust-Pidoux, coordinatrice cantonale Enfance-FamilleS de l’Église réformée du canton de Vaud. « Tout petit, l’enfant a déjà une vie spirituelle. La catéchèse, par des discussions, des récits, des temps spirituels, des animations, a comme objectifs d’enrichir, d’ouvrir des possibles, de faire découvrir les racines chrétiennes et de créer des liens avec d’autres », explique-t-elle. Une vision de l’enseignement de la foi, que l’on appelle la « catéchèse », que partage Amandine Mayer-Sommer, chargée de ministère auprès des enfants pour l’Église protestante de Genève (EPG). Elle est l’une des deux nouvelles Mad’Amandine qui donnent la réplique aux marionnettes lors des spectacles-débats avec les enfants des Théopopettes. « Le but des Théopopettes, c’est de faire réfléchir les enfants. Cela s’inscrit dans une demande plus large. Les faire réfléchir par eux-mêmes sur toute sorte de questions, y compris Dieu. » Elle poursuit : « Nous essayons d’inciter les enfants à penser par eux-mêmes, pour eux-mêmes. Nous les encourageons à oser penser Dieu. »
La même dynamique se retrouve dans le domaine de l’édition d’ouvrages spécialisés. « La catéchèse a évolué depuis pas mal d’années. On n’est plus dans un modèle de transmission de foi, mais dans un questionnement. La finalité, c’est que les enfants ou les ados soient capables de se situer eux-mêmes », explique Vital Gerber, responsable de l’Office protestant d’édition (OPEC). « Maurice Baumann définissait la catéchèse comme le lieu sécurisé où l’adolescent peut expérimenter la pertinence ou non de ce que propose le christianisme », poursuit l’éditeur, citant un pasteur et professeur de théologie pratique auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la catéchèse.
Une place pour les grandes questions
Une démarche essentielle pour Amandine Mayer-Sommer : « Les enfants passent par des phases où ils se posent des questions, en particulier les ‘grandes questions’ : la mort, le sens de la vie. Certaines interrogations sont taboues, voire interdites, à l’école et nous leur offrons un lieu. Il faut faire une place à la spiritualité de l’enfant. » Pas question toutefois d’apporter des réponses toutes faites : « Il est plus important de faire un chemin de recherche que d’apporter une réponse. Nous sommes dans des approches d’enfants théologiens. Et quelle richesse ! Quel parcours ! Je suis toujours admirative des réflexions qui les habitent, des liens qu’ils peuvent faire entre les choses », s’enthousiasme Amandine Mayer-Sommer. Les récits bibliques ne sont ainsi pas abordés comme des vérités intangibles : « Notre objectif est de poser des jalons. Mais on ne va obliger les enfants à […]