Notre première visite fut le quartier « vert » de Firminy, érigé sous l’égide d’Eugène Claudius Petit, ancien ministre de la construction, imaginé par Le Corbusier et réalisé par différents architectes. L’architecture de l’église du quartier est étonnante : centrale nucléaire ou cheminée de paquebot ? Sa construction s’est étalée de 1970 à 2006. Le bas est désormais réservé aux expositions et la haute nef à la messe et à des concerts de chœurs.
La Chaise-Dieu
Nous étions ensuite attendus à La Chaise-Dieu par une jeune guide remarquable. L’abbaye du XIe siècle a célébré ses 750 ans de présence religieuse. L’abbatiale de style gothique languedocien comporte un jubé avec l’inscription « domine benidicere », 144 stalles décorées de créatures infernales, des tapisseries magnifiques restaurées en 2013. Ces 14 tapisseries reproduisent des scènes très détaillées de l’ancien et du nouveau testament, faites de laine et de soie avec des fils d’argent et du blanc de gypse : 2 ans de travail par tapisserie ! Puis, c’est l’enfer qu’on découvre sur des fresques magnifiquement conservées avec leurs couleurs du XVe siècle.
Sur le Plateau
Le lendemain matin, les plus vaillants ont fait une escapade de quelques kilomètres pour rejoindre la passerelle himalayenne sur le Lignon ! Le musée des Arts et traditions populaires, pour les autres, a été une découverte très intéressante et bien expliquée. Après-midi studieux encore après la visite du Mazet-Saint-Voy et de son temple. En premier lieu, nous assistons, sur le Lieu de mémoire, au film : « les armes de l’esprit » de Pierre Sauvage avec les témoignages des habitants du Chambon ayant accueilli des personnes juives et l’action des pasteurs Trocmé et Theis après la signature par Pétain du décret contre les Juifs en 1941. L’histoire des 5000 Juifs cachés au Chambon et de leurs familles d’accueil nous a été relatée avec beaucoup de précisions par une jeune guide passionnée par l’histoire de cette région. En 1940, 40 % des habitants du plateau sont protestants et leurs ancêtres ont connu deux siècles de persécution. La résistance spirituelle se traduit par la religion et l’opposition au nazisme : presse, tracts, lettres et cartes postales et enfin c’est la résistance armée en créant des maquis dans les forêts. Après la guerre, les réfugiés quittent le plateau et 90 médailles des Justes seront remises par Yad Vashem. « Le devoir de mémoire, c’est le devoir de rendre justice par le souvenir à un autre que soi. »
L’après-midi s’est terminé par une conférence du […]