Une rencontre entre des jeunes de banlieue parisienne qui sont tagueurs ou danseurs, un professeur de sociologie et un mouvement culturel. C’est ce que la série Paris-8, la fac hip-hop, réalisée par Pascal Tessaud, raconte en 10 épisodes, disponibles sur Arte. Elle raconte aussi comment Paris-8, l’université de Saint-Denis, est devenu un laboratoire inédit et pionnier du mouvement hip-hop où, de 1989 à 1992, se côtoient “Zulus” et étudiants parisiens.

Décloisonnement du savoir

“Zulus”, c’est d’ailleurs le mot employé par le sociologue Georges Lapassade (décédé en 2008), faisant référence à la tribu résistante aux colonisateurs sud-africains du XIXe siècle, note Le Monde. C’est cet universitaire qui, fasciné par ces nouveaux codes culturels portés par la jeunesse des quartiers populaires, les accueille à la fac. Il invitera d’ailleurs ces rappeurs, danseurs et graffeurs à intervenir en tant que chargés de cours et maîtres de conférences. 

Lapassade a décloisonné le savoir. Il a fait venir ces jeunes qui n’avaient même pas le bac pour leur offrir des moyens techniques, des lieux de répétition, des murs pour taguer, une radio, des studios d’enregistrement. Autant de choses inaccessibles pour eux à l’époque”, explique le réalisateur Pascal Tessaud à Télérama. Archives inédites, interviews actuelles : des grands noms du rap français, dont MC Solaar, et des graffeurs de renom, racontent dans cette série-documentaire comment ils ont vu et participé à l’émergence de ce mouvement culturel.