Souvent peu connues, des peintres, sculptrices ou femmes photographes ont exploré le monde. Le musée de Pont-Aven, dans le Finistère, consacre une exposition à une vingtaine d’entre elles, annonce France 24. “Les hommes avaient des réseaux. Ils allaient au café, dans des cercles, etc. Les femmes n’en avaient pas”, souligne Arielle Pelenc, commissaire de l’exposition. Par ailleurs, les œuvres des femmes artistes étaient régulièrement dépréciées. “Quand on dit d’une œuvre d’art : ‘C’est de la peinture ou de la sculpture de femme’, on entend par là “c’est de la peinture faible ou de la sculpture mièvre”. (…) Il y a un parti pris”, déplorait dès 1896 Virginie Demont-Breton, fille du peintre Jules Breton et également peintre. 

Pour ne rien gâcher, elle et ses consœurs n’ont pas pu suivre l’enseignement des beaux-arts à Paris jusqu’en 1900. Cette année-là, deux ateliers réservés aux femmes ont été ouverts. “À la fin du XIXe, on a eu un premier mouvement féministe invitant les femmes à sortir de l’univers domestique”, rappelle la commissaire. Parallèlement, en 1881, la création de l’Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS) visait notamment à obtenir l’ouverture des beaux-arts aux femmes et l’exposition plus régulière de leurs œuvres, ainsi que leur achat par l’État. 

“Une plus grande proximité avec les modèles” 

Mais exposer ou vendre des œuvres n’aidait pas à voyager. Si, au départ, la plupart des femmes artistes parcouraient le monde en compagnie de leurs maris, nommés dans les colonies d’Afrique ou d’Asie, certaines partiront seules. Elles se différencieront de leurs homologues masculins par “une plus grande proximité avec les modèles et elles ont accès à l’univers des femmes”, explique Arielle Pelenc. Comme les hommes, les femmes artistes proposent aussi “une grande diversité de techniques et de supports”, ajoute la commissaire. Une vision du monde et un savoir-faire à découvrir jusqu’au 5 novembre. 

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