L’écologie s’impose comme un enjeu majeur du XXIe siècle. Dans une tribune publiée le 2 octobre dans Le Monde, Guillaume Logé, chercheur associé à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, se demande “en quoi ce sujet concerne-t-il la culture ?” “S’il est trop tard pour remédier à la nature des conséquences que le présent et les décennies à venir auront à subir, dit-il, il y a urgence à agir pour en amoindrir les proportions et nous préparer à y faire face”. Et selon Guillaume Logé, “la clé de la réussite en matière écologique repose désormais sur les manières dont nous comprenons nos relations avec la Terre et le sens que nous y projetons.” La culture ne devrait-elle donc pas jouer un rôle principal à ce propos ? s’interroge-t-il. 

L’art doit-il se limiter à la sphère du loisir ? 

L’auteur de Musée Monde. L’art comme écologie (Puf, 2022) avance que “tous ceux (personnes, entreprises, institutions) qui ‘influencent’ devraient s’interroger sur la nature de leur production culturelle.” Il salue par ailleurs les nombreuses initiatives d’institutions culturelles qui contribuent à la transition écologique : par exemple, le Centre Pompidou à Paris proposera le 10 octobre un cours en ligne intitulé “Art et écologie”. Le Palais de Tokyo, quant à lui, a lancé un programme “Palais durable.” Mais Guillaume Logé souhaite aller plus loin. En creux, il plaide pour une politique culturelle en matière d’écologie : “une politique qui serait le reflet d’une stratégie visant l’ensemble des institutions pilotées par l’Etat ou financées par des fonds publics”, précise-t-il. C’est-à-dire, explique le chercheur, un programme au cœur du sujet, “qui concernerait tous les domaines de la culture et viserait tous les publics.” 

Mettre en place un parcours permettant de découvrir des collections de musées sur des thèmes liés à l’écologie, commander des œuvres et mettre en valeur des artistes qui s’intéressent aux thématiques écologiques, créer un département “Art et écologie” dans les bibliothèques, musées, opéras et cinémathèques : Guillaume Logé énumère des exemples d’idées qu’il aimerait voir se déployer dans le pays. Pour lui, la place de l’art dans la société ne doit pas seulement se limiter à la sphère du loisir. Il s’interroge : “Se décide-t-on à l’orienter aussi en direction de la dynamique de reformulation du monde que l’époque exige de nous ?