D’ailleurs pendant assez longtemps, dans les Facultés protestantes, l’histoire enseignée se résumait à deux périodes : les Pères de l’Église, étudiés dans le prolongement des cours de Nouveau Testament, et la Réforme, naturellement.
Étudier l’histoire en théologie ?
De plus, l’enseignement de l’histoire a longtemps souffert, en France particulièrement, du contexte de controverses entre confessions, au moins jusqu’au Concile Vatican II : catholiques et protestants écrivaient chacun, séparément, leur propre « histoire de l’Église ». Le singulier utilisé dans cette appellation indique déjà toute une problématique : l’histoire enseignée était celle de mon Église, seul prisme valable pour appréhender les autres. C’est ainsi que l’on désignait volontiers les autres comme « hérétiques ». Le contenu des études historiques était bien souvent focalisé sur l’institution, son organisation, sa liturgie et ses rites, sa relation aux autorités civiles et politiques.
Il faut attendre le dernier tiers du 20e siècle pour passer véritablement d’une histoire de l’Église à l’histoire du christianisme. La différence tient au changement d’objet et de perspective. Ainsi je m’efforce dans mon enseignement de faire découvrir, de façon comparative, une certaine diversité d’Églises et de courants […]