Après deux éditions perturbées par le Covid-19, le Festival de Cannes retrouve cette année, pour sa 75e édition, de la couleur. Cet événement, qui est l’un des plus attendus du cinéma, s’est ouvert le 17 mai et se clôturera le 28 mai. Le jury devra départager 21 films en compétition officielle pour succéder à “Titane”, Palme d’or de la Française Julia Ducournau l’an passé, rappelle France Info. Parmi lesquels se trouvent trois films français : “Stars at Noon” de Claire Denis, “Les Amandiers” de Valeria Bruni-Tedeschi et “Frère et sœur” d’Arnaud Desplechin.

Pour la composition du jury, la parité hommes-femmes est de mise. L’acteur Vincent Lindon, qui préside cette année le jury, sera accompagné de la Britannique Rebecca Hall, de l’Indienne Deepika Padukone, de la Suédoise Noomi Rapace, de l’Italienne Jasmine Trinca côté actrices et, côté réalisateurs, de l’Iranien Asghar Farhadi, du Français Ladj Ly, de l’Américain Jeff Nichols et du Norvégien Joachim Trier, précise France Info. 

Le président ukrainien Zelensky invité en visio à la cérémonie d’ouverture

Dans un entretien au Monde, le président du jury, Vincent Lindon, raconte que, ce qui l’intéresse dans le cinéma, “c’est sa valeur testimoniale. J’aime les films qui racontent quelque chose d’un état du monde au moment où ils sont tournés. Et dont on puisse dire, dans quinze, vingt ou trente ans, tu vois, ça ressemblait à ça…” C’est-à-dire un cinéma ancré dans le social et le politique, précise le quotidien. 

La cérémonie d’ouverture n’a pas manqué d’être politique, voire géopolitique. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky y a tenu un discours en visio. “Je vais vous raconter une histoire. Dans cette histoire, ce n’est pas le début mais la fin qui est la plus importante. Cette fin est déjà écrite (…). Les plus terribles dictateurs du XXe siècle aimaient le cinéma. Mais ce qu’il en est resté, ce sont ces images terribles des documentaires”, a-t-il déclaré. 

De nos jours, il ne se passe pas une semaine sans qu’on retrouve des personnes torturées. Vous avez vu Marioupol, le théâtre municipal frappé par une bombe russe. Ce théâtre ressemblait à celui où vous êtes réunis aujourd’hui. Là-bas, les gens se réfugiaient, c’était des civils”, a ajouté le dirigeant ukrainien. Et de conclure, applaudi par la salle : “Je dis à tous ceux qui m’entendent, ne désespérez pas, la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront. Nous avons besoin du cinéma, qui assurera cette fin, que chaque fois, elle soit du côté de la liberté”. Que le festival commence, donc !

 

 

Et voici les films en compétition officielle : 

– Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)

– Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)

– Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)

– Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)

– Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)

– Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)

– Close, de Lukas Dhont (Belgique)

– Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)

– Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)

– Nostalgia, de Mario Martone (Italie)

– R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)

– Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)

– Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)

– Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)

– Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)

– Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)

– Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)

– Un petit frère, de Léonor Seraille (France)

– La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)

– Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)

– Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)