A House of Dynamite, un film de Kathryn Bigelow, avec Rebecca Ferguson, Idris Elba, Jason Clarke. Disponible sur Netflix
A House of Dynamite est certes un thriller haletant mais ce n’est pas un film catastrophe. C’est un cri d’alerte inquiet, glaçant, contre la prétendue dissuasion nucléaire, qui résonne de manière particulière dans le contexte géopolitique actuel.
Le film s’ouvre avec cette formule, qui annonce les intentions du film, écrites en lettres capitales sur fond d’images à la lumière crépusculaire : “A la fin de la guerre froide, les puissances mondiales sont parvenues à un consensus selon lequel le monde serait plus sûr avec moins d’armes nucléaires. Cette période est révolue.”
A House of Dynamite intègre presque plus les codes d’une mini-série que d’un film, ce qui d’une certaine manière peut justifier le fait qu’il sorte sur une plateforme de streaming plutôt qu’au cinéma. On peut en effet discerner dans le film trois épisodes de même longueur, qui offrent trois perspectives différentes et complémentaires du même événement. Trois épisodes où on revit la même chose, et où pourtant on ressent le même stress, immanquablement. Par ailleurs, le dispositif est assez minimaliste, mais exploité de manière magistrale.
En effet, après un prologue qui donne juste les éléments de contexte nécessaires, le stress commence avec la détection d’un missile nucléaire d’origine inconnue se dirigeant droit sur les Etats-Unis. Et la tension ne cesse de monter. Comment réagir ? Faut-il attendre ? Parlementer ? Essayer d’intercepter le missile ? Riposter de manière préventive ? C’est étouffant.
La réalisation de Kathryn Bigelow, nerveuse, précise, immersive, hyper-réaliste, est d’une […]

