The Phoenician Scheme, un film de Wes Anderson, avec Benicio Del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera
Dans les années 1950, Anatole « zsa-zsa » Korda est un grand industriel, un des hommes les plus riches d’Europe. Ses activités lucratives ont fait de lui une cible de choix… les menaces sur sa vie sont constantes. D’ailleurs, il vient d’échapper à son sixième “accident” d’avion. Il décide alors de nommer, et former, sa successeure : Liesl, sa fille de vingt ans, qu’il n’a pas vue depuis des années et qui s’apprête à faire ses voeux pour devenir nonne.
The Phoenician Scheme est une comédie multiforme, typiquement Wes Andersonien. C’est à la fois un film d’espionnage burlesque, une fable politique et sociale grinçante… et un récit assez mélancolique sur la famille.
En tant que film d’espionnage, on suit le périple effréné de Zsa-zsa Korda pour sauver son projet pharaonique, dans un récit où foisonnent les manipulations, les mensonges, les trahisons, les vengeances, les négociations animées et autres disputes. En tant que fable politique, et même géopolitique, le film évoque l’exploitation par l’Occident d’un Proche-Orient fictif, la manipulation des marchés financiers, les projets industriels sur le dos des populations locales… Enfin, en tant que récit familial, le film a un versant mélancolique (presque fleur bleue), avec, certes, l’humour absurde et pince sans rire du cinéaste texan. Mais la morale de l’histoire appartient bien à cet aspect du film.
D’un point de vue formel, on retrouve tout le plaisir visuel du cinéma de Wes Anderson, toujours incroyablement inventif et […]