On ne vient pas par hasard au Bouschet de Pranles, petit hameau où se situe la maison natale de Pierre et Marie Durand. À une quinzaine de kilomètres de Privas, préfecture de l’Ardèche, la route qui y conduit est étroite et sinueuse. Le klaxon est de rigueur.

Arrivé au hameau, une allée, bordée de châtaigniers, conduit à la maison des Durand. Après le décès de Marie, cette maison forte du XVe siècle, classée monument historique en 1969, a connu plusieurs propriétaires. Elle a été léguée en 1931 à la Société d’histoire du protestantisme français pour en faire un musée, le musée du Vivarais protestant.

Avant de m’y rendre, j’étais persuadée que Marie Durand était connue des protestants certainement, mais aussi de tout un chacun. Or, en discutant avec une amie catholique, j’ai compris que notre célèbre Marie ne l’était pas. Christine, la guide du jour, a même précisé qu’un grand nombre de visiteurs protestants ne connaissaient par vraiment l’histoire de Marie Durand, ils en avaient seulement parfois entendu parler : « Généralement ils connaissent le nom de Marie Durand,  » prisonnière pendant 38 ans pour sa foi  » , mais pas son histoire dans le détail, son enfance, ses années de captivité, ses lettres, sa libération par le prince de Beauvau, sa façon d’être… ».

L’histoire tragique de la famille Durand

Marie Durand est née le 15 juillet 1711 et morte en juillet 1776 au Bouschet de Pranles.

Elle est la fille d’Étienne Durand, greffier consulaire, et de Claudine Gamonet dont la famille a dû adopter la religion catholique, mais Claudine a conservé sa foi réformée et leurs enfants ont reçu une éducation religieuse protestante. Le frère de Marie, Pierre Durand (1700-1732), était « pasteur […]