Le culte se termine. La bénédiction sur l’assemblée vient d’être prononcée. Elle répond une dernière fois, comme pour dire qu’elle a bien entendu et reçu cette bénédiction de la part de Dieu qui l’accompagnera dans les jours qui viennent. C’est bien souvent à ce moment-là qu’est chanté ce cantique : Demeure par ta grâce.
Il affirme et confirme alors la protection de Dieu : la présence de Dieu au quotidien, sa lumière qui éclaire les chemins, la grâce et l’Esprit toujours donnés, Jésus-Christ pour berger, la fidélité de Dieu pour ce jour et pour toujours.
Que rajouter de plus
Rien sinon chanter les paroles sur une mélodie d’une grande simplicité, enfantine, composée uniquement de blanches et de noires par un instituteur et cantor allemand, en 1608 : Melchior Vulpius (1560-1615). Les paroles d’origine, écrites par Josua Stegmann (1588-1632), étaient un peu différentes de la traduction que nous avons aujourd’hui et qui sont de J. F. Monnier. Josua Stegmann, d’abord surintendant du comté de Schaumbourg et professeur au gymnase, devint professeur de théologie en 1621 à Rinteln.
Les débuts de la guerre de Trente ans déclenchée par l’empereur Ferdinand 2, qui voulait étouffer la Réforme, l’ont profondément marqué. C’est, à cette même période, le début du chant religieux protestant. Josua Stegmann se réfugia dans la prière invoquant la protection de Dieu. Il a écrit les paroles de ce cantique en 1627. Il est mort suite aux persécutions dont il a été victime.
L’ennemi dont il est question dans les paroles de ce cantique était alors très concret pour lui. Heureux sommes-nous aujourd’hui de pouvoir le chanter dans un contexte pacifié. D’autres chrétiens, aujourd’hui dans le monde sont encore persécutés et ce cantique prend alors une toute autre tonalité. Mais, quel que soit le contexte, il est toujours une affirmation de la présence de Dieu dans le quotidien de nos vies. Présence incarnée en Jésus-Christ.