Kahina Bahloul, imame, Floriane Chinsky, rabbin, et Emmanuelle Seyboldt, pasteure, présidente de l’Église protestante unie de France, ont confronté leurs histoires, leurs parcours, leurs religions pour aller à la rencontre de l’autre dans ses différences et dans ses similitudes. Comme une envie de solidarité.

Ces trois théologiennes ont décidé d’apporter un regard neuf sur leur religion, souvent sclérosée depuis le Moyen Âge. Ce n’est pas une lecture féministe des textes religieux mais un regard humaniste. Comment découvrir nos richesses et nos différences et surtout mettre en lumière qu’il n’y a aucun danger à faire cet exercice.

Le ministère féminin

  • Dans l’Islam, la place de la femme imame n’existe pas, avec un clergé uniquement masculin. Et pourtant, le Prophète lui-même a désigné une femme. Son histoire a été effacée par les hommes.
  • Dans le judaïsme, c’est le savoir qui donne une place. Floriane Chinsky est allée étudier à Jérusalem pour asseoir son autorité.
  • Dans le protestantisme, les choses sont plus faciles aujourd’hui, il y a près de 60 ans que des hommes et des femmes se sont battus pour que ces dernières accèdent au ministère pastoral. Cependant, à la différence des deux autres religions, tout le parcours du pasteur est marqué par des appels, on ne choisit pas sa place dans l’institution de l’Église.

La place de la femme

La place de la femme dans notre société parle aussi de la place de l’autre. À travers l’histoire, on assiste à des régressions, dans toutes les religions, de la place des femmes. Il faut tenir compte de l’anthropologie sociale. Si l’on dit souvent que les religions ont influencé les sociétés, il faut aussi être conscient que la société a influencé fortement l’évolution de l’interprétation des textes.

Pour un discours contemporain

À travers ce livre, ces trois femmes ont abordé des questions de notre société, en particulier autour du corps, de la sexualité et du plaisir. L’élément primordial est celui pour la femme de pouvoir disposer de son corps comme elle l’entend. Ainsi la possibilité d’avorter est reconnue. C’est souvent un parcours difficile : difficultés médicales, appuis sur des textes religieux… Il faut que la sexualité et le plaisir soient des sujets sans tabou. La principale notion fondatrice est le consentement. Nos auteures abordent aussi la question de la sexualité avant le mariage : « il y a beaucoup d’hypocrisie à ce sujet. » Nos trois auteures apportent des éclairages théologiques passion[1]nants et accessibles à tous. Des femmes et des dieux est le fruit de leur rencontre. C’est un livre plein d’espoir qui nous aide à saisir l’essentiel.