Un nouveau plan lecture a été dévoilé lundi 1er décembre. Il résulte des États généraux de la lecture pour la jeunesse, lancés en juillet 2025, qui ont formulé une quinzaine de propositions pour redonner aux jeunes l’envie de lire. En avril 2025, le baromètre du Centre national du livre (CNL), réalisé avec IPSOS, s’est intéressé au temps consacré à lire. Il a noté qu’entre 7 et 19 ans, les jeunes passent en moyenne dix fois plus de temps devant un écran, plus de trois heures par jour, que devant un livre, en moyenne 19 minutes. De plus, l’accès à la lecture reste marqué par des inégalités géographiques, culturelles et sociales. Les écrans ne sont pas les seuls responsables de ce désamour. Les jeunes parlent de « difficultés cognitives à bien comprendre la lecture », indique Régine Hatchondo, présidente du CNL, interrogée par franceinfo. Ils soulignent aussi que leurs parents sont souvent devant les écrans et souhaitent avoir une plus grande diversité de choix dans les livres qui leur sont conseillés.

Les États généraux ont permis l’audition d’acteurs de terrain comme des experts de la lecture des jeunes, des neuroscientifiques, des élus, des enseignants, des associations et des professionnels du livre. Des questionnaires ont aussi été adressés aux familles, aux enseignants, aux éditeurs, aux auteurs, aux associations et aux bibliothèques. Enfin, des consultations de jeunes ont été menées.

Trois grands axes d’action pour la lecture et les jeunes

Les consultations ont montré que le livre reste attractif jusqu’au début du collège, mais que la pratique s’effondre ensuite, surtout chez les garçons, dès la classe de quatrième. La lecture souffre d’une image dévalorisée et reste perçue comme un acte solitaire. Les États généraux de la lecture pour la jeunesse souhaitent penser le rapport à la lecture comme une continuité de la naissance à l’âge adulte. Ils insistent sur le rôle moteur des exécutifs départementaux pour une mise en œuvre au plus près des acteurs locaux. Les États généraux de la lecture ont proposé une feuille de route pour les dix années à venir qui se décline en trois grands axes d’action.

Dans un premier temps, plusieurs actions doivent permettre de renouer avec le plaisir de lire, en considérant la lecture comme une activité choisie. Les participants ont souligné l’importance de la maîtrise précoce de la lecture et de la langue et ont appelé à une plus grande diversité des propositions dans les programmes. Dans un deuxième temps, la commission Enfants et écrans souhaite faire de la lecture et des textes une présence continue dans la vie des jeunes de 0 à 18 ans. Selon Régine Hatchondo, la présidente du CNL, il est important d’intégrer la lecture dans la vie des enfants dès trois ou quatre mois. « Tous les pédiatres le confirment », insiste-t-elle. Dans un troisième temps, ces États généraux ont fait ressortir le besoin de faciliter et de systématiser les coopérations entre les professionnels de la jeunesse.