À l’ère du tout numérique et d’une société bousculée par le progrès de l’intelligence artificielle, le pixel s’invite dans les couloirs du Grand Palais Immersif à Paris-Bastille. Depuis trois mois en effet, le pixel – cette unité de graphisme qui correspond à définir chaque point d’une image électronique – est sorti des écrans des télévisions, des ordinateurs et des smartphones pour devenir le personnage principal d’un voyage immersif.
PIXELS débute par un troublant scanner de ses visiteurs. Combinés à des capteurs thermiques, votre silhouette se distingue au milieu d’une multitude d’aspérités colorées et dénuées de sens. Le but n’étant pas de vous voir à travers les écrans mais de comprendre que le pixel englobe tout sur son passage. Car aujourd’hui, il est partout et pourtant invisible. Sans lui, nos écrans resteraient sombres. Avec lui, le numérique prend vie.
Un moment hors du temps
Le temps d’une à deux heures, l’exposition présentée au Grand Palais Immersif transporte les visiteurs dans un moment hors du temps. Dans une atmosphère calme et reposante, c’est l’art numérique de Miguel Chevalier, pionnier dans son domaine, qui est mis au centre de l’attention des spectateurs. Du rétro à la science-fiction en passant par le néo-futurisme, les œuvres de l’artiste français s’inspirent librement de thématiques actuelles comme la surveillance, l’identité numérique ou encore la relation entre l’homme et la machine.
Pensé sur deux étages, le parcours occupe les 1 200 m² du bâtiment situé au cœur du XIIe arrondissement de Paris. L’immersion dans le monde numérique et l’art de Miguel Chevalier est garantie par une interactivité impressionnante avec les œuvres présentées, sous couvert de la musique originale de Thomas Roussel qui vient harmoniser le rapport entre la vue et le son.
Si vous hésitez encore à vous rendre au Grand Palais Immersif, sachez que l’atout majeur de PIXELS est sans aucun doute dans la pluralité de ses installations. Des sculptures en impression 3D, des tableaux tissés au fil numérique, des écrans qui diffusent une suite de chiffres en boucle, d’autres qui jouent avec la perception du spectateur. Enfin, le point d’orgue de l’exposition se trouve être un sol immersif de plusieurs mètres de long qui s’accompagne d’un écran projeté au mur affichant de multiples formes qui s’animent au rythme des pas des visiteurs. L’occasion de reprendre le contrôle sur le pixel, le temps d’un instant.