« Qui se sent capable de tendre l’autre joue en toutes circonstances ? Les uns pensent que c’est lâche, les autres, à l’inverse, considèrent que c’est une forme d’héroïsme qui est hors de leur portée. D’autres pensent à leurs enfants qui reviennent de l’école après avoir assisté à une bagarre. Doivent-ils leur conseiller de « tendre l’autre joue » ? Frédéric de Coninck répond à nos questions autour du thème de son livre Tendre l’autre joue ? La non-violence n’est pas une attitude passive.
La non-violence est-ce que c’est possible de la vivre ?
Il y a des exemples bien connus de personnalités comme Gandhi ou Martin Luther King qui l’ont vécue. Donc, bien sûr, c’est possible. Mais est-ce qu’il faut être un héros, ou une personnalité au caractère bien trempé pour la vivre ? Est-ce que c’est à la portée de tout un chacun ? C’est là une question plus délicate.
En fait, ni Gandhi, ni Luther King, ne sont venus à la non-violence du jour au lendemain. Cela a été une affaire d’apprentissage et de mûrissement progressif d’une conviction qui s’est forée au cours du temps. On néglige souvent le temps d’apprentissage, de réflexion, de mise à l’épreuve, de retour d’expérience que nécessite la pratique de la non-violence.
Il existe, aujourd’hui, nombre de groupes et d’individus qui en vivent, au moins, des fragments. Il est intéressant de se mettre à leur écoute et de leur demander comment ils font. C’est un des buts de ce livre de restituer les grandes lignes de leurs expériences et des enseignements qu’ils en ont tiré. […]