Le festival d’Angoulême souffle ses cinquante bougies cette semaine. Rendez-vous emblématique, surnommée la Mecque du 9e Art, la manifestation charentaise marque chaque année le coup d’envoi de la rentrée littéraire de la bande dessinée. Au programme : des mangas horrifiques, des histoires de fantômes bouleversantes, de la comédie burlesque et des récits épiques et historiques. Le jury principal, présidé par le comédien Alexandre Astier et composé de la dessinatrice Nine Antico, de la libraire Axelle Boitelle, du journaliste Éric Fottorino, de la photographe Alice Moitié et des musiciens Victor Solf et Lous and the Yakuzas, aura la lourde tâche de départager les quarante-six albums en compétition officielle.
Sông
Sông retrace les origines vietnamiennes de la scénariste Hai-Anh et ses relations complexes avec sa mère, la réalisatrice Việt Linh. Elle raconte son adolescence dans le maquis avec les révolutionnaires communistes pendant la guerre du Vietnam dans les années 1970. Un témoignage fort, magnifié par le trait délicat de Pauline Guitton.
Sông, Hai-Anh (scénario) et Pauline Guitton (dessin), Ankama, 192 pages, 24,90 euros
SPA
Un mystérieux dégât des eaux se répand dans le complexe aquatique d’un hôtel de luxe situé au cœur de la campagne scandinave. Dans ce décor extravagant, les événements surnaturels vont se multiplier. SPA est un récit cauchemardesque marqué par un humour grotesque et fantasque, aussi bien héritée du cinéma de genre que du manga d’épouvante. Un huis clos saisissant habilement conçu par Erik Svetoft, thaumaturge graphique et nouvel enfant maudit de la bande dessinée suédoise.
SPA, Erik Svetoft, L’Employé du moi, 328 pages, 28 euros
L’Enfer de Dante
Réalisateurs d’Astérix et la surprise de César (1985) et de La Bande à Picsou (1990), les frères Gaëtan et Paul Brizzi poursuivent leur carrière en BD. Après des adaptations de Céline et Boris Vian, ils signent une somptueuse adaptation de la Divine Comédie : L’Enfer de Dante. L’adaptation est plus qu’efficace et les images terrifiantes comptent parmi leurs créations les plus abouties.
L’Enfer de Dante, Gaëtan et Paul Brizzi, éditions Daniel Maghen, 160 pages, 29 euros.
Plastok
C’est l’une des séries pour les adolescents les plus amusantes du moment. Plastok met en scène les aventures de Bug le puceron, héros malgré lui d’une civilisation où les insectes ont survécu aux humains, qui n’ont laissé qu’une montagne de plastique derrière eux. Ce conte écologique à l’univers graphique atypique propose un récit passionnant.
Plastok, Maud Michel (scénario) et Nicolas Signarbieux (dessin et couleur), Glénat, 72 pages, 15,95 euros. Trois tomes sont prévus.
Elliot au collège
Dans la lignée de Titeuf et des Cahiers d’Esther, Elliot au collège est une nouvelle série jeunesse décrivant avec justesse et humour le quotidien des adolescents. Cette œuvre signée Théo Grosjean impressionne par son dessin minutieux et la tendresse de son regard sur une réalité difficile, personnifiée par une boule d’angoisse qui suit le héros qui rentre en sixième.
Elliot au collège T1: Panique en sixième, Théo Grosjean, Dupuis, 64 pages, 9,90 euros.