De nombreux artistes qui devaient se produire aux Francofolies de Spa, à Bruxelles, ont décidé d’annuler leur venue, en raison de la présence du chanteur franco-israélien Amir. L’artiste est accusé par des militants propalestiniens de soutenir la politique de Benyamin Netanyahu. Au total, trois artistes féminines ont dit annuler leur participation. Il s’agit de la chanteuse franco-suisse Yoa et de deux musiciennes du collectif belge de street art Who’s That Girl, a indiqué Le Figaro. En réponse, la maison de disques du chanteur a dénoncé un « déferlement de haine antisémite ».
Les jours précédant cette annonce, des appels au boycott d’Amir avaient été partagés sur les réseaux sociaux, principalement par les militants d’un mouvement propalestinien de Liège baptisé « Liège Occupation Free ». Sur son compte Instagram, ce mouvement assure qu’Amir a été, entre 2002 et 2005, sergent-chef dans les renseignements de Tsahal, qu’il dit être « les yeux et les oreilles de l’occupation ». Il pointe également qu’Amir a participé à plusieurs événements organisés par la droite et l’extrême droite israélienne. Enfin, le collectif reproche à Amir de soutenir le « génocide » à Gaza.
Les Francofolies maintiennent le concert d’Amir
Après cet appel au boycott, Raquel Almeida alias DJ RaQL, une Bruxelloise d’origine capverdienne, dont le collectif Who’s That Girl veut promouvoir les artistes femmes issues des minorités de genre, a dit annuler sa venue. « Je préfère rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine », a-t-elle écrit sur Instagram. La direction des Francofolies a indiqué dans un communiqué avoir reçu de nombreux appels à la déprogrammation d’Amir, mais a décidé de maintenir sa venue. « Nous sommes révoltés par la tragédie en cours à Gaza » et « il est compréhensible que des citoyen-nes et des artistes nous interpellent sur les engagements d’un artiste à l’affiche », a écrit le festival.
Cependant, concernant le chanteur, « aucune prise de parole propagandiste n’a jamais été observée sur scène » et « nous ne sommes pas en mesure d’évaluer moralement sa trajectoire personnelle », ont indiqué les Francofolies. Les organisateurs jugent uniquement les chansons d’Amir, qui traitent de « thèmes universels et consensuels tels que l’amour, la fête, la quête de soi et la résilience ». Sur X, anciennement Twitter, l’organisation antiraciste Licra a dit apporter tout son soutien à Amir « victime de la sottise militante ».