Peu connue en France, l’œuvre de Gabriel Vahanian (1927-2012) constitue pourtant un apport majeur à la théologie du vingtième siècle. A partir d’un constat lucide exposé dès 1957 dans un livre célèbre mais souvent mal compris, La Mort de Dieu, il a cherché comment penser la Révélation biblique dans un monde désormais éloigné de la culture chrétienne.
A travers une approche originale de la technique qui est une forme d’utopie, il montre que contrairement aux apparences, la sécularisation n’invalide pas le christianisme. Elle peut même devenir une chance historique à saisir, mais à la condition de renoncer à un discours religieux qui cherche à ordonner le monde entre le sacré et le profane, et de s’ouvrir à la force créatrice de l’utopie qui, d’Abraham à la Jérusalem céleste traverse tout l’Écriture.