Les contes de fées ne sont pas destinés à endormir les enfants sages à l’heure du coucher. Au contraire, rappelle Jacqueline Kelen, leur rôle est de nous éveiller à une autre réalité. «Ils ne cessent de rappeler la véritable mesure de l’être humain qui est sa dimension spirituelle. C’est de l’âme qu’ils parlent et c’est à l’âme qu’ils parlent», insiste-t-elle dans son nouveau livre, Une robe de la couleur du temps.
Mais voilà, observe encore cette spécialiste des mythes, «on est forcé de constater que l’homme au cours des millénaires n’a cessé de rapetissé, que sa vision s’est affreusement rétrécie, que ses aspirations sont devenues très limitées. La raison en est toute simple», poursuit-elle. «L’homme a cessé de se tourner vers l’immensité mystérieuse du ciel pour ne regarder que soi.»
Le genre humain serait donc à ses yeux ce drôle d’oiseau qui, «en niant les dieux et l’univers invisible, s’est lui-même mis en cage», et a fini par «se résigner à sa condition mortelle». Pourtant, tous ces contes qui ont […]