Le XIIe siècle constitue une sorte d’apogée dans l’histoire du monachisme et de la spiritualité : bien des figures d’envergure, qui continuent d’inspirer les chrétiens d’aujourd’hui, y ont émergé. Parmi elles, un moine chartreux : Guigues II. Ce solitaire a laissé quelques brefs écrits : surtout des textes sur la prière, reflets de l’expérience de son auteur et témoignage éloquent de la vie monastique au Moyen Âge.
Une lettre en particulier a fait fortune : adressée à un certain frère Gervais, elle approfondit ce qu’est la vie contemplative. Ce texte a été continuellement recopié et réédité, sous le titre L’Échelle des moines, pour rester durant plus de huit siècles un classique de la spiritualité. Guigues le Chartreux y présente quatre degrés pour avancer dans l’intimité avec Dieu, comme une échelle permettant d’accéder au ciel – à l’instar de celle de Jacob (voir Genèse 28, 12). Voici ce qu’il écrivit : « Un jour, pendant le travail manuel, je commençai à penser à la recherche spirituelle de l’homme, et soudain s’offrirent à ma réflexion quatre degrés : la lecture, la méditation, la prière […]