L’heureux papa, Antoine de Bourbon, est « premier prince du sang » : selon la loi salique, il est éligible au trône en cas d’absence d’héritiers légitimes de la branche régnante. Depuis les Mérovingiens, cette loi fonde la transmission du trône de France par établissement d’un ordre successoral par primogéniture « agnatique », soit au bénéfice exclusif de l’héritier mâle le plus âgé et le plus proche en ligne masculine, fût-ce lointainement puisque Antoine de Bourbon descend de Louis IX au douzième degré. La maman, Jeanne d ’Albret, est la seconde fille de Marguerite d’Angoulême, sœur du roi François Ier. Ces deux femmes sont, à cette date, marquées par l’humanisme évangélique proche des thèses posées depuis 1517 par Luther puis Calvin et d’autres, les deux sensibilités ne se confondant pas.
Inquiétudes
Le premier parrain est Henri II, roi de France. Absent à cette cérémonie, il est représenté par le cardinal de Vendôme, frère d’Antoine de Bourbon, donc oncle paternel du baptisé. Le second parrain, Henri III de Navarre, est non moins roi, régnant sur un fief appelé à rejoindre le domaine de la couronne de France et ainsi soustrait […]