Depuis plusieurs années, les humanités numériques occupent le devant de la scène académique et suscitent la curiosité du grand public. Ce concept (…) s’invite également au sein de l’étude de la Bible (…). Il nous semble donc à propos qu’un numéro des Cahiers bibliques se penche sur les humanités numériques et ce qu’elles entraînent en terme de pratique de lecture et d’écriture, d’autant plus que la crise sanitaire récente a renforcé nos usages des (voire même notre dépendance aux) technologies numériques.
(…) La définition des humanités numériques est encore en train d’être écrite et travaillée aujourd’hui, non sans tensions. Il est intéressant de souligner que la naissance de ce champ est souvent mise en lien avec celui de la théologie, puisqu’on considère communément que la première pierre à l’édifice fut l’initiative du jésuite Roberto Busa qui, en 1949, rencontra Thomas J. Watson, le fondateur d’IBM, afin d’obtenir de l’aide pour établir une concordance de l’œuvre complète de Thomas d’Aquin, l’Index Thomisticus.
Les humanités numériques cherchent à intégrer aux sciences humaines et sociales des outils et des méthodes informatiques existants, ou à en inventer. Cela passe par l’application de technologies telles que l’analyse de textes, d’images ou encore de réseaux mais également par la création de corpus permettant cette analyse, d’où l’importance de la numérisation des sources, par exemple. De plus, les humanités numériques concernent également l’étude de nouveaux objets ainsi que de nouvelles pratiques liées au numérique, des changements particulièrement importants depuis la généralisation des ordinateurs personnels (suivis par les smartphones) et l’essor du web. Ces différents aspects que recouvrent les humanités numériques sont […]