«C’est de bon cœur que je vais mourir pour Dieu, si du moins, vous, vous ne m’en empêchez pas…» Nous sommes au début du IIe siècle. Ignace, évêque d’Antioche, a été arrêté et enchaîné à cause de sa foi. Ses bourreaux le conduisent à Rome, où il doit être mis à mort. Il sera jeté dans la fosse, avec les fauves. En route vers la capitale de l’Empire, il écrit aux chrétiens de cette ville. Et, contre toute logique humaine, il leur demande de ne rien entreprendre pour lui empêcher ce martyre…
Faut-il y lire les mots d’un suicidaire, ou même y voir une attitude masochiste? «Même si cela peut nous paraître choquant, c’est bien plutôt l’expression poignante du fait que la vie en Christ, la proximité de Dieu, c’est le bien suprême auquel Ignace aspire», commente Jacques-Noël Pérès, professeur émérite d’histoire de l’Eglise à l’Institut protestant de […]