Jour du Seigneur : que chanter au plus près de la réalité un dimanche matin pour un culte. Et cette première phrase du cantique se poursuit par la prière qui s’élance du cœur. Nous sommes dans la louange d’autant que ce jour est qualifié de merveilleux. Merveilleux parce que c’est le jour où l’orant, celui qui prie son Dieu, reçoit la lumière du Seigneur.

À l’origine, ce chant, dont la mélodie fut écrite en mai 1604 par Martin Rüdel, était un cantique de repentance. En effet, dans la Thuringe, la région de naissance de Martin Luther, de grands dégâts avaient été causés par de fortes tempêtes et, le dimanche suivant, dans toutes les églises, il fallait demander pardon à Dieu. À Iéna, le surintendant Major dit une prédication remarquable qu’on imprima en y ajoutant les paroles d’un cantique qui disait : « 1 – Ô Seigneur, combien sont grands et lourds les péchés que j’ai commis. Il n’y a personne qui puisse aider dans tout ce monde-ci. 2 – Je fuis vers toi : Ne me repousse pas comme je l’aurais mérité. Ne sois pas fâché contre moi ! N’entre pas en procès contre moi. Ton Fils a expié mes péchés. ». Ce choral comportait 6 strophes. Rüdel a été associé pendant 13 ans à Major, puis sera pasteur pendant 33 ans à Weimar.

La joie du culte

Les paroles d’aujourd’hui écrites par l’Église de Passy sont plus enjouées et invitent à entrer dans la joie du culte, la joie qu’il y a à être en présence de Dieu. Il faut attendre le dernier mot du cantique pour découvrir que Dieu est appelé Père. Un Père attentionné qui est amour et qui par trois fois, donne sa lumière. Explicitement aux 1ère et 4e strophes, implicitement à la 2e, quand il est demandé à Dieu d’éclairer la personne qui chante. Cette louange n’est pas naïve. Elle s’incarne dans la réalité humaine reconnaissant faiblesse et péchés. Elle est confiante, affirmant bien au-dessus de notre condition l’amour et la bonté de Dieu qui donne l’assurance nécessaire à la vie. Elle est confiante aussi car le cantique se termine par la volonté de se donner à Dieu. J’y vois une proximité avec le psaume 138 qui dit : « Je te célèbre de tout mon cœur, je psalmodie en la présence de Dieu. Je me prosterne dans ton saint temple et je célèbre ton nom, à cause de ta bienveillance et de ta vérité, car tu as magnifié ta promesse par-delà toute renommée. » Exalter le Seigneur et le remercier pour ses dons, pour sa grâce infinie, n’est-ce pas ce pour quoi est fait le jour du Seigneur !