«Que ce soit en image ou au cinéma, lorsque l’on détourne une œuvre, il y a toujours un jeu entre fidélité et rupture», explique Valentine Robert, maître d’enseignement et de recherche en histoire et esthétique du cinéma (UNIL). La part de fidélité permet de renvoyer au modèle, alors que les écarts sont porteurs de sens et de renversements symboliques. «La référence iconographique doit être reconnue pour que le détournement fonctionne», souligne Nathalie Dietschy, professeure assistante à la section d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne. Les deux chercheuses conviennent du statut emblématique qu’a la Cène (1498) de Léonard de Vinci à cet égard. Si l’œuvre de la Renaissance suit précisément les textes bibliques, c’est avant tout en tant que référence artistique qu’elle fait l’objet de reprises et de détournements.
«Aujourd’hui encore, cette œuvre est un modèle, même dans des pays qui ne sont pas de culture judéo-chrétienne. Des artistes […]